CAPA des PSYEN : déclaration liminaire de SUD ÉDUCATION RÉUNION La CAPA d’installation des PSYEN s’est tenue le 24 janvier 2019. SUD ÉDUCATION RÉUNION a fait une déclaration liminaire.

par sudeduc974

Les problèmes techniques ont une nouvelle fois « plombé » les dernières élections professionnelles et de nombreux collègues se sont retrouvés dans l’incapacité de voter. Sans l’intervention des organisations syndicales les derniers jours pour contacter un maximum d’électeurs, le taux de participation aux différents scrutins aurait été ridiculement bas. SUD ÉDUCATION RÉUNION fait néanmoins son entrée en CAPA PsyEN ce qui témoigne d’une volonté des PsyEN de l’Académie de se tourner vers un syndicalisme de lutte, ce qui n’est pas surprenant dans un contexte maltraitant pour nos services et leurs personnels..

Au niveau national, nous constatons en effet avec consternation que la logique d’austérité des précédents gouvernements se poursuit et se renforce. Cette logique comptable autant qu’idéologique s’accompagne de mesures qui poursuivent le travail de démantèlement du service public d’éducation pour faire plus de place au marché et au privé. Le transfert aux régions de la compétence orientation et la fermeture annoncée des CIO en sont une illustration criante.

Les PSYEN de l’Académie comme partout ailleurs sur le territoire national sont en souffrance et en particulier les PSYEN EDO qui luttent contre la disparition annoncée de leur lieu d’affectation et de travail, qui n’est pas seulement un lieu de proximité indépendant et gratuit mais aussi le garde-fou de leur neutralité comme de leur déontologie. Souffrance d’autant plus grande qu’aucune information officielle ne leur est communiquée sur la réalité, les modalités ou le calendrier de cette disparition.

A ce propos, l’exemple du CIO du Port est édifiant : ce n’est que par hasard que les collègues du CIO de St Paul et du Port ont appris que la fermeture de l’antenne du Port était à l’ordre du jour du CTA de novembre. Et c’est en constatant la fin du contrat d’entretien de leurs locaux qu’ils ont compris que la fermeture était imminente. Alors qu’il semble qu’aujourd’hui cette fermeture soit actée, notre hiérarchie académique n’a à aucun moment informé les personnels concernés de l’ « avancée » ou plutôt du recul de ce dossier. Recul en effet quand notre hiérarchie académique semble considérer comme normale la fermeture d’un CIO dans une zone aussi sensible que celle du Port et qu’elle n’a rien fait pour soutenir les recherches de solutions de relogement portées par la Directrice du CIO de St Paul dont dépend l’antenne du Port.

Par ailleurs, force est de constater que la mise en œuvre à la Réunion du PPCR lors des rendez-vous de carrière et des passages à la hors classe confirme les craintes de notre organisation et son opposition à un système d’évaluation injuste, arbitraire, subjectif, basé qui plus est sur un système de quotas et qui rend les avis pérennes, obérant de fait, les possibilités d’évolution indiciaire et par conséquence le montant des pensions de nombre de collègues.

Certains et certaines de nos collègues demandent la révision de leur appréciation : ils et elles sont consterné-e-s d’avoir découvert l’évaluation injuste voire dégradante de leur travail et de leur investissement dans l’exercice de leur métier. Cette non-reconnaissance, le gel des appréciations pour le restant de la carrière, des quotas d’accès aux grades supérieurs, tout ceci génère de l’injustice, donc de la colère, amertume et rancœur envers un système inadéquat et injuste auquel SUD ÉDUCATION s’est toujours opposé.

Ajoutons à cela des pratiques locales infantilisantes outrepassant le cadre légal lors des rendez-vous de carrière en tentant d’imposer aux collègues concerné-e-s une « observation dans leur environnement professionnel » ou encore à l’occasion des avis pour les promotions à la hors classe en convoquant les personnels pour des entretiens (pour certains en présentiel, pour d’autres par téléphone) non prévus par les textes.

Toujours au niveau académique, alors qu’aucune information officielle n’est donnée aux PSYEN EDO sur le devenir de leurs services et de leurs postes, notre IENIO semble, elle, bien informée, allant jusqu’à annoncer à un public constitué de partenaires du secteur social la fermeture et le calendrier de fermeture des CIO... De telles pratiques nous semblent pour le moins surprenantes : soit l’information est bien réelle et il nous semble que les premier-es à en être officiellement informé-es devraient être les PSYEN et les DCIO ; soit il ne s’agit que de suppositions ou de rumeurs et il est très regrettable qu’une représentante de notre hiérarchie tienne de tels propos en public.

S’agissant du devenir de nos services, comment ne pas s’alarmer de la diminution de 35 % des postes aux concours de PSYEN EDO,comme du démantèlement de l’ONISEP et des DRONISEP, qui vont perdre 200 équivalents temps plein ; comment ne pas se mobiliser face au recours exponentiel, particulièrement dans notre académie, à des personnels contractuels, recours déjà massif pour les PSYEN EDO et en croissance rapide pour les PSYEN EDA ? Les contingents d’entrées de titulaires dans l’Académie ne sont pas encore connus. Nous espérons que les calibrages qui remonteront au Ministère seront à la hauteur des besoins.

Sur la question du corps unique. Depuis le début de ce projet, SUD ÉDUCATION a dénoncé l’opportunité et les conditions de cette fusion qui n’en est pas une. Mais elle est aujourd’hui actée et c’est dans ce contexte que nous défendrons les personnels et les missions des deux « jambes » de ce nouveau corps. En particulier, l’harmonisation au mieux disant des obligations de service et des rémunérations, les possibilités de passage d’une option à l’autre, les conditions des mouvements inter et intra, le droit à une formation continue de qualité sur temps de travail, etc.
Sur un plan plus global, pour SUD ÉDUCATION, les différentes réformes de ces dernières années n’améliorent ni les conditions d’apprentissage des élèves, ni les conditions de travail des personnels. Les gouvernements se suivent et la ligne politique est toujours la même, les attaques contre les personnels de l’Éducation Nationale sont légion : aggravation du tri social, via les « réformes » du baccalauréat et de l’orientation, attaques contre les fonctionnaires (suppressions de postes, menaces sur les statuts, augmentation de la CSG et rétablissement du jour de carence), attaques à venir contre le paritarisme, etc.

L’idée que nous nous faisons de l’école et de l’enseignement est aux antipodes de la politique éducative actuelle. SUD ÉDUCATION oppose la solidarité au chacun pour soi. C’est pourquoi nous luttons pour que la progression des carrières soit déconnectée de tout jugement hiérarchique ou pour que l’amélioration de nos pratiques professionnelles soit basée sur la coopération et le travail en équipes. Nous dénonçons depuis toujours la mise en concurrence des établissements et des collègues.

Nous savons pertinemment que ce n’est pas ici que nous infléchirons la logique budgétaire et réactionnaire de notre Ministre, mais en ces temps difficiles, il ferait bien de ne pas sous-estimer la souffrance et la colère des personnels qui sont sur le terrain.

Notre premier devoir en tant qu’élus sera donc de soutenir les collègues en difficulté face aux pressions hiérarchiques, de nous assurer que leurs droits sont bien respectés et qu’il y a bien égalité de traitement pour les personnels dans notre académie.